mardi 28 juillet 2015

Mon oeil apporte la preuve

(détail de la tombe de Jacques Bernoulli : voir précédente parution)

lundi 27 juillet 2015

Mon oeil inspiré (6) par les spirales

[.] avant de se dérouler les jeunes feuilles dessinent une spirale accomplie, digne du crayon d'un géomètre. Si l'ordre de l'univers devait se résumer à un seul signe, nul ne conviendrait mieux que la spirale. Elle dicte la forme des galaxies, comme celle des molécules d'ADN, siège de l'hérédité. La coquille des escargots, les cornes du mouflon, les vrilles de la vigne, pas un être vivant qui ne sacrifie peu ou prou à cette règle d'or.
Croître en droite ligne nécessite pour un être vivant des processus de régulation beaucoup plus précis.La spirale est en quelque sorte une droite qui a mal tourné. Elle résulte plus d'un laisser aller que d'un projet imposé. La vie ne construit pas de spirales. Elle s'y abandonne.
Au XVII ème siècle, le mathématicien Jacques Bernouilli fut tellement fasciné par cette figure qu'il demanda qu'elle fut gravée sur sa tombe.
Le texte est extrait de "Éloge de l'herbe" de Claude Nuridsany et Marie Perennou (Adam Biro 1988).

Merci aux spirales des courges "buternut" de mon jardin d' avoir accepté de poser avec leur élégance naturelle pour illustrer le propos.

samedi 25 juillet 2015

"Notre Dames" ... imaginaires (1)

Notre Dame des Guingois
  
(appellation préférée à "Notre Dame de Traviole",jugée comme pouvant apparaître un peu trop irrévérencieuse.NDMO)

lundi 20 juillet 2015

Regard croisé (14)

Ce qui m'émeut dans ce regard, c'est qu'il est là, au dernier carrefour des ruelles du Puy en Velay qui mènent à l'entrée de la cathédrale, (si l'on ne prend pas ses escaliers d'"honneurs"), depuis au moins, les trois cents ans qu'attestent les patientes usures des vents, gels et soleils, qui ont continué à leurs manières et humeurs, depuis qu'il y a porté son dernier coup de ciseau, le travail du sculpteur anonyme.

C'est aussi le léger strabisme que la pierre friable lui a définitivement attribué pour lui donner une énigmatique attention au photographe à qui il semblerait dire : "eh bien toi je te salue, parce que parmi les innombrables passants de la ruelle, peu d'entre eux ont levé la tête vers moi et m'ont adressé ce regard que tu me rends".

Il semble aussi s'interroger de quelque chose, avec peut être, une certaine tristesse, et j'imagine que ça pourrait être le fruit d'une sorte de résignation à se voir imposer une part d'éternité, figée dans la pierre, en échange d'une jeunesse brutalement arrêtée, rançon tragique, que l'art de la sculpture partage avec la photographie, avec plus de puissance encore, me semble-t-il.


vendredi 17 juillet 2015

Mon oeil en vacances

Le temps des vacances : ?!?!

une expo?
 Bravo Natô, Laurent ...et les autres  !
sortir des impasses ?
et ail ! ail ! ail ! Marie Pierre !
revenir au bon goût !

mardi 14 juillet 2015

Jean Christophe Bailly : Le dépaysement. Voyages en France. Saint Etienne : Illustration (suite 6)

[(voir suite 5)"Cela donc, oui, ce "rêve d'une chose" sur les lieux mêmes d'une toute petite hypothèse de curé, mais qui aura vu dans une éclaircie, la joie du travail non aliéné, rencontrer des contenus des matières".]

à commencer par une terre à retourner, celle des abords de Saint Étienne très noire, comme si la vérité de la mine l'avait imprimée par en dessous, et cette terre retenue par paliers successifs, dans les zones pentues par des moyens de fortune :tôles ondulées, couvercles de métal, tambour de lessiveuse formant ds lignes parallèles un peu bombées, parfois au bord de la rupture, courbes de niveau dégageant des bandes larges de moins de deux mètres s'étageant jusqu'à l'ultime palier ou souvent s'appuie la cabane.[.]
Puis selon les saisons, les talents, les patiences, procession de choux montés en bordure, suites argentées de cardons enveloppés pour l'hiver,
salades tantôt rabougries tantôt épanouies s'alignant sous un massif de fleurs fanées, tomates ayant résisté ou non à l'humidité,- les vaincues formant de tristes grappes de retombées noircies -,parcelles tirant sur la perfection d'un manuel de jardinerie ou, au contraire tirant sur la friche avec une cabane qui donne de la gîte,

tonalités de vert pâle et de brun rouillé griffées parfois d'éclats rouge orangé venant des fleurs ou, lorsque c'est la saison, de différentes sortes de courges - les meilleures des parcelles selon moi étant celles qui s'équilibrent entre une culture effective et, productrice, et un art consommé de l'improvisation bâtisseuse, la cabane en effet étant le point d'ancrage : non seulement local où ranger les outils mais aussi, grâce à l'appoint d'une petite tonnelle de préférence un peu fatiguée,

d'une table et d'un banc (assez souvent je ne sais pourquoi, un morceau de miroir cassé installé près de la porte), lieu où accueillir le soir quelque ami avec qui boire un verre, ce modèle réduit de sociabilité,
qui ricoche de parcelle en parcelle et d'un groupement à un autre étant justement ce qui confère aux jardins ouvriers cette allure de zone franche, peut être pas rebelle mais tout au moins dédouanée, affranchie qui sur les franges de la ville, entonne un chant très léger, peut être en train de disparaître.