mercredi 29 août 2012

Images sans image (2)

Je rentre d'Arles (expos liées aux Rencontres de juillet).
Je vais tenter de vous faire partager quelques émotions de mon oeil, sans images...une nouvelle fois

Expo Joseph Koudelka : Les gitans ( chapelle Saint Anne)

Il y a de la géométrie dans le désordre de la pauvreté, des fiertés aussi, ...,d'être fiers, peut-être ?, de tous ces riens qui valent de l'or : rien d'autre que de la déco pauvre et kitsch d'une chambre, que des fou-rires des enfants, de leurs poses de matamores squelettiques face au photographe, des tristesses, avec du grain photographique. On cotoie aussi dans ce monde la mort ricanante qui rode et que l'on veille avec cette crainte réverencieuse des croyants, un violon emmitouflé d'un chiffon qui souligne ses formes de femme, de petits bonheurs à la tristesse d'accordéon, et ces "carosses" aux ors de plastique "Ammonium".
Les prostituées, rient en montrant leurs seins au seuil de leur cabane de planches loin des oripaux des bordels de luxe....
Il y a aussi  ce prisonnier, menotté, avec ce regard qui "tire" encore, sur le photographe indécent, loin devant le village rassemblé, soulagé mais solidaire, et la flicaille qui rend compte, satisfaite.

Medhi Meddacci : Ensp 2006

L'immense hangard où l'on pénètre s'ouvre sur un "mur de 5 écrans géants, "bord à bord", où se succèdent les images de quelques hommes, en bord de mer, de bastingages, d'envies de retours, d'exils subis. Le même pourra nous apparaître dans une image ralentie,
sur les 5 écrans, mais à un moment différent d'un pas de danse, d'une chute à terre, d'un regard au loin sur la ligne d'horizon. Parfois ce ne sera que le bruit et l'image de l'eau brassée par l'hélice ; le bateau y va-t-il ou en revient-il ?
Et puis il y a des images de coursives, des échanges entre ces hommes sur l'incapacité ou la peur, de retourner vers ce pays qui aimante si fort et il y aura, longtemps des images de cette mer qui sépare, et brusquement, face à nous, et de l'un d'entre eux, au delà du bastingage, et qui s'étend sur les cinq écrans, Alger, frontale, immense et orgueilleux moucharabieh blanc, masquant tous les avenirs possibles ou encore à rêver.

jeudi 23 août 2012

Bourdeaux : Prés d'ici, tout près


De quoi ces sillons, ces andains, ces lignes de coupe nous parlent-ils ?

...de la dernière moisson ? d'un ensemencement proche ?
... de toiles, brossées, griffées par le peintre

....de ruminations à remâcher ? de retour à la normale ?  

...de temps immémoriaux affleurant à nos mémoires ?

lundi 20 août 2012

Voici l' image, aperçue peut-être, sous les mots ..?

A Françoise ( qui me dit avoir "vu" "l'image sans image")
et Laura (blog : Jardin d'ombres ; lien ci-contre).

Mais que cache ma fascination hypnotique pour ces lignes ?

mardi 7 août 2012

Image...sans image (1)

Pas d'image ! pas de panique ! Pas de lauzun.

Un champ, aux frontières courbes, posé, alangui, sur son pan de colline ; la moisson a été faite ; les restes de coupe, dressés, picotent le regard comme autant de minuscules éclats du soleil rasant. Les alignements des tiges de céréales coupées, ondulent en parallèles satisfaites sur les pentes, au grès des vagues du relief que le semeur a suivies, à l'automne dernier. La terre qu'ils épousent révèle la profondeur de ses lignes sombres que soulignent parfois timidement, d'un trait vert, de courageuses herbes dites folles. Parfois même, un tournesol nain,quelques mauves rescapées ou vagabondes, des poignées de céréales épargnées par la hâte du moissoneur mécanique, se prennent à rêver d'une lente et laborieuse recolinisation.
Le regard se pose et respire la senteur acre de la paille mouillée.