vendredi 14 septembre 2012

Chroniques de Saint Espreaux

L’œuf ou la poule
        
(mé-conte philosophique)
 
Aujourd’hui, jeudi, jour de marché, j’ai rencontré la cousine Ginette, que j’ai accompagnée, chez Nicole, épicerie bio, salon de thé, etc, au rendez-vous d’après marché traditionnel, de ces dames.
M’y étant fait admettre, en tant qu’homme (ils préfèrent le bistrot d’en face , Française  des jeux, pastis etc.), j’ai donc commencé à assister aux conversations féminines très enjouées.
Gérard, qui a traversé, est passé annoncer à Linette, sa femme, que Brodier, pas Navas celui du camion, Brodier donc, avait aujourd’hui des mursons, (1), que Georges y avait goûté et qu’il fallait en acheter. Non seulement elle l’y autorisa, mais lui demanda de le faire, ce qui le mit en grand désarroi : comment allait-il faire pour le transporter ? il n’avait pas de sac !
A ce moment, je déplaçais, le mien, de sac, (figues à confiture des vergers de Beaumes, crémeux d’Anaïs, oignons rouges) pour permettre au couple « retour à Pont » de se glisser, à ma droite, dans les conversations, (dont le son s’amplifiait par la configuration de la pièce, magnifiquement carrelée où nous nous trouvions), et les échanges zigzaguaient gentiment entre, nouvelles des derniers petits enfants, météo locale, souvenir des derniers concerts de chorales, et le, décidément, «  bon vivre » à Pont d’Espreaux.
Mes voisins, un pasteur et sa femme, avaient émigré en Haute Loire et ailleurs, mais Pont d’Espreaux… !!! (ce sont eux qui mirent les point d’admiration, comme l’avait fait il y a quelques années un jeune étudiant pontespreint en renonçant définitivement à une thèse en terre Bruxelloise).
Puis comme souvent dans les conversations, un lieu commun, un proverbe, un aphorisme, voire une question existentielle, s’invita. Et ce fut, pour le coup : « Qui, de l’œuf ou de la poule a bien pu venir le premier ? ».

Confrontant pour la première fois la question à mes informations, récentes lectures, intelligence (?), je glissai à mon voisin qu’apparemment, d’après les dernières données de la science, il s’avérait que ce devrait être l’œuf ! (je refaisais, dans ma tête et à toute vitesse une confuse démonstration à la Darwin, mêlant nécessité, hasard, accidents, atomes, bactéries, mutations, mur de Planck, Galapagos,  etc, pour bien m’en assurer). 
A côté de lui, son épouse m’ayant entendu, elle me répondit comme l’aurait fait,  je le suppose, en chaire, son mari,  : « Si l’on est évolutionniste, on dit effectivement que c’est l’œuf ; les créationnistes, eux, vous diront que c’est la poule. »

C’est à ce moment qu’entra  Gérard, et qu’il nous déballa son problème de transport de murson (1) et il n’eut certainement pas conscience de faire avorter ce qui constituait déjà les prémisses d’un débat scientifico-théologique, au pays de Pont d’Espreaux...


(1)    murson : appellation d’une saucisse de couenne, produite dans la région de Pont d’Espreaux

1 commentaire:

  1. le murson avec du sarrasson, ça doit pouvoir bien aller ensemble.
    Tu peux les mettre d'accord sur les oeufs avec une blague belge entendue ce matin, sur France inter (françois Morel) : un homme dans un restaurant refuse de manger de la langue de boeuf, il dit : je refuse de manger tout ce qui sort de la bouche des animaux, dans ce cas je préfère manger des oeufs. (hi hi)

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