Au menu de "mes" rencontres :
3 films de Raoul Walsh (R.W), 2 films de Helmut Kautner (HK), mais aussi John Huston,(J.H), Ernst Lubitsch (E.L), J.L. Mankievicz,(J.L.M), George Cukor,(G.C), Sidney Lumet,(S.L) Akira Kurosawa (A.K), et Wu Yonggang !
1/ "Ciel sans étoiles" : (H.K. 1955)
Révélation : un grand réalisateur, allemand ("Le dernier pont" palme d'or" à Cannes en 1954).
Thème : "où est ma place ?" . Les héros, condamnés à l'exil dans leur propre pays, cherchent désespérément à choisir "le bon côté".
Une image indélébile : la bataille féroce, sur la ligne de frontière entre les chiens noirs (de l'ouest) et les chiens gris (de l'est).
2/ "Key largo" (J.H.1948).
Un suspense haletant, un "méchant" idéal, E.G. Robinson, un Bogart, séducteur, mystérieux, gentil, avec quelques faiblesses, une L.Bacall magnifique, un papy bougon, généreux sans y avoir réfléchi, comme on les aime ; une coïncidence climatique avec notre actualité : c'est un ouragan qui va tout précipiter ; une question, aujourd'hui réglée ? qu'est ce qu'on fait de ces indiens, à nos portes ?
3/ La femme à abattre (R.W. 1951) :
Un polar magnifique dans les années d'apogée de la Mafia et l'apparition des "contrats" dans le monde de la pègre, avec les tics de Bogart (là, il remonte ses pantalons) sa pugnacité de flic incorruptible, et un dénouement grandiloquemment heureux, tel que la réalité de l'époque ne l'aurait pas permis, précédé d'un petit "bon sang mais c'est bien sûr" à la R.Souplex.
4/ Les fantastiques années 20 (du même R.W 1939)
3ème Bogart, (moins magnifique), "prohibition story" histoire à la Eliot Ness, des chansons doucereuses en cabaret avec oeillades appuyées de la chanteuse convoitée par le malfrat : j'ai du mal, même si c'est un bon film.
5/ La femme du pharaon (E.L.1921)
Grandiose film muet magnifiquement restauré. Les outrances de jeu sont au rendez-vous, les piètres raisons racistes des puissants de faire s'entre massacrer leurs peuples sont là aussi. Mais un autre ressort nous tient en haleine : quelle est la formule qui permettrait d'entrer dans le temple au trésor du pharaon ?
6/ Sanjuro (A.K)
Là, il s'agit de plaisir total pour peu que l'on aime le genre : le meilleur du genre pour les combats, et le manichéisme des personnages, l'humour en plus (samouraïs se rassemblant autour du "chef" comme des poussins de basse cour autour de la poule, décalage de la "vision" des évènements par les femmes, et surtout distance de Kurosawa avec ce genre : il se permet même un peu de jazz dans la musique "moyenâgeuse" japonaise qui l'accompagne traditionnellement).
7 / Hantise (G.C.1944)
Certainement l'une de mes 3 meilleures découvertes : Ingrid Bergman au sommet ... de sa beauté, admirablement "éclairée" par J. Ruttenberg ; "une atmosphère puissante qui devient graduellement de plus en plus angoissante", car nous savons ce qu'elle semble ne pas même pouvoir soupçonner un seul instant. Et un oscar, un !.. de la meilleure actrice pour Ingrid !
Et à part ça tu as vu quoi Lucien ?
8 / Gentleman Jim (R.W. 42)
Au rythme débridé des feintes de corps et de pieds du bel Errol Flynn, on se laisse reprendre à ce rêve américain : partir de rien et arriver au sommet par sa seule volonté "culottée".
La famille qui le "supporte" est haute en couleurs, ses audaces attachantes (si l'on gomme la part de mépris qu'elles contiennent forcément) ; et puis quelques scènes de foules sont bien croquignolesques mais la "leçon" finale si sirupeuse qu'elle ne peut prendre (avec moi en tous cas).
9 / Le capitaine de Köpenick (H.K 1956)
Un personnage chaplinesque tente, en 1906, de sortir de l’imbroglio kafkaïen de l'époque : avoir un travail pour obtenir des papiers mais pas de travail sans papier ! quelle époque ! il y parvient d'une manière si "gonflée" que l'Allemagne (l'histoire est vraie) va être secouée d'un énorme rire et le gracier .
10 / Jules César (J.L.M 1953)
Somptueux !
--"Il paraît que c'est la pièce de Shakespeare que les frêres Taviani ont fait jouer aux prisonniers itailiens dans "César doit mourir !"
-- "Ah bon ?!"
11 / L'homme à la peau de serpent (S.L 1960)
Le meilleur film pour moi de ces rencontres : un magnifique noir et blanc dans lequel s'affrontent les passions primaires d'un coin perdu de Louisiane, les jeux psychologiques enfiévrés de Tennessy Williams et les caboches d'acteurs de Marlon Brando et Anna Magnani.
12 / La divine (Wu Yonggang 1934)
Clin d'oeil et coup de chapeau à Paul