...et de m’intéresser de prime abord à ces animaux, malades, d'on ne savait quelle peste ; je me rendis donc
mais là je ne pus que constater l'étendue des dégâts :
les vaches étaient devenues folles !
Mais ça tout le monde le savait et je devais découvrir pourqu'
je
me rappelais alors combien parmi les animaux qui nous étaient proches,
les chats avaient plus que tout autre, cette réputation, un peu
sulfureuse, (proche de la mienne me disais-je parfois) de naviguer entre
deux mondes, celui de la clarté et celui du sombre, celui du jour et
celui de la nuit (où ils savaient voir disait-on), celui du bon et et
celui du diabolique, à l'image de cette apparente langueur ensommeillée,
qu'ils transformaient brusquement en terribles colères ; je me rendais donc, dès potron- minet du deuxième jour, au chemin qui portait son nom :
il
m'attendait sur son mur-divan dans une attitude dont je ne savais, a
priori s'il fallait l'interpréter comme bienveillante ou chat-fouine
après
un long silence, et un bâillement ennuyé, il me fit savoir que ma
réussite tiendrait à l'explication, pour son espèce, de ces hécatombes
printanières que l'on avait dû déplorer cette année.
Auparavant, me feula-t-il, les chasses aux oiseaux (peu méfiants tant ils
engloutissent, à cette saison, autant de nouvelles baies, fruits et
pousses diverses) étaient suivies, pour les chats, de
tels festins que cela nécessitait de se lustrer les moustaches plusieurs fois par jour
(nouveau bâillement à cette évocation).
Or en cet an de malheur, elles s'étaient
transformées en un véritable cauchemar, les chasseurs eux même, étaient pris de
fièvres fulgurantes et emportés dans d'atroces souffrances.
...à suivre