vendredi 5 avril 2013

Chronique de Saint Espreaux (2)

Le coucou et le dindon
(mé-conte philosophique)




Ah ! c'est vrai qu'on pouvait le dire qu'il était beau, le joli petit village de Pont d'Espreaux, avec ses châteaux, ses ruelles médiévales, ses légendes, et sa campagne aux petits airs de Toscane.

Est-ce pour cette raison que l'on prêtait facilement à ses habitants un  bel état d'esprit, d'ouverture, de tolérance, d'entraide même, ou bien fallait-il le rattacher à ce lointain passé des religions catholiques et protestantes qui avaient dû cohabiter sur ces terres, depuis l'exode des camisards vers la Suisse.

En tous cas, on raconte même ces derniers temps, à Pont, une anecdote bien emblématique de ce qui vient d'être dit : le mois dernier, un nouveau curé a été parachuté par l'évêché, pour célébrer l'assemblée devenue œcuménique, qui est tour à tour organisée par l'une des deux communautés, alternativement, au temple ou à l'église.
Or, au cours de la cérémonie qui se déroulait à l'église, les fidèles constatèrent que le "nouveau" ne savait qu'entonner des chants inconnus de tous. Le pasteur, par ailleurs membre de la chorale, prit alors l'initiative et, à la satisfaction des deux communautés, entonna un autre chant, cette fois connu de tous.

On ne sera donc pas étonné d'apprendre, qu'il y a même, à Pont d'Espreaux des gens qui prêtent à des personnes "sans terre" des espaces de jardin, et la tradition veut même, qu'au fur et à mesure que les bénéficiaires avancent en âge on se permette de leur en rogner un peu, pour qu'ils puissent néanmoins à leur rythme et à leurs forces continuer de cultiver l'espace ainsi réadapté à celles de leur âge.
Mais alors, comment expliquer, qu'une de ces bénéficiaires, un temps empêchée, pour raison de santé, puis revenue aux "affaires", ait pu constater ça ! la semaine dernière ?!
Et Ginette, n'a même pas décidé de se plaindre ; ce n'est pas là qu'elle place son courage : elle ira faire un nouveau jardin à 7 km de là ! Mais Ginette, dans ce cas, ça ne serait tout de même pas médire que de dire ! en tous cas pour moi je ne me sentais pas de ne pas le faire ! (même si le coucou n'est sûrement pas abonné à mon blog !)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire